La délégation interagence des Nations-Unies, accompagnée de ses partenaires d’Africa CDC et du Japon, conclut une visite de trois jours à Bukavu, affirmant un soutien collectif contre le virus Mpox.
Du 27 au 30 septembre 2024, Bukavu, le chef-lieu de la province du Sud Kivu (Est de la RDC), a accueilli des hauts responsables du système des Nations-Unies (Agences et Fonds), des partenaires d’Africa CDC et de l’Ambassade du Japon en RDC, dans le cadre d’une mission d’évaluation de la riposte à l’épidémie de Mpox afin de définir des stratégies de passage à l’échelle avec les autorités de la province.
"Cette mission est un geste de soutien et de solidarité envers les communautés touchées par la crise sanitaire de Mpox. Avec nos partenaires, nous continuerons à renforcer nos interventions basées sur nos expertises respectives, nos avantages comparatifs et notre engagement pour contrôler rapidement l'épidémie en cours", a souligné le Coordonnateur humanitaire Bruno Lemarquis, le 29 septembre 2024 à Bukavu lors d’un point de presse conjoint avec le Représentant résident de l’OMS en RDC, le Dr Boureima Hama Sambo.
Le Coordonnateur humanitaire, accompagné de représentants de l'OMS, de l'UNICEF, de l’UNFPA, de l'OIM, de la FAO, d’Africa CDC, de l'ambassade du Japon et de plusieurs autres partenaires, a rencontré le gouverneur de la province, M. Jean-Jacques Purusi, et les responsables techniques de la Division provinciale de la Santé (DPS). Ils ont été rejoints par le Dr Jean-Marie Vianny Yaméogo qui coordonne les interventions de l’OMS, pour la gestion de l’incident au niveau continental, et Dr Mohamadou Bachir Mbodj, au niveau de la RDC.
Lors de la rencontre en début de soirée du vendredi 27 septembre dans son cabinet de travail, le gouverneur Purusi a chaleureusement accueilli cette mission conjointe multidisciplinaire, la qualifiant de "symbole fort de solidarité avec notre province face à l’inquiétante épidémie de Mpox dans un contexte de crise humanitaire prolongée". Il a souligné que c’était la première visite des plus hauts responsables des Nations-Unies en RDC et des partenaires du niveau central consacrée à cette crise sanitaire dans la province.
Au cours de la même journée, les responsables de la DPS ont présenté à la délégation, l’évolution de la situation épidémiologique, marquée par près de 8000 cas suspects de Mpox et 43 décès (taux de létalité : 0,53%) dans la seule province du Sud-Kivu depuis le début de l’année. La délégation a ensuite évalué le niveau de la réponse contre le virus Mpox au cours d’une rencontre avec les intervenants humanitaires au Bureau pour la coordination des affaires humanitaires.
L’étape suivante fut la visite du Centre de traitement des patients atteints par le virus Mpox aux Cliniques universitaires de Bukavu, le matin du samedi 28 septembre. Par la suite, les membres de la délégation conjointe se sont rendus au Centre de traitement Mpox de Lwiro, situé dans la zone de santé de Miti-Murhesa, à environ trente kilomètres de Bukavu.
“La visite de ces deux centres de traitement – les Cliniques universitaires de Bukavu, soutenues par l’OMS, et le centre de Lwiro, appuyé par l’UNICEF – visait à saluer les efforts collectifs des partenaires qui contribuent efficacement à la pise en charges des malades et à freiner l’expansion de la variole simienne dans la région. Nous avons fourni des tentes pour accroitre les capacités et améliorer les conditions d’hospitalisation et plusieurs tonnes de médicaments essentiels et autres fournitures médicales pour le traitement des malades, la prévention et le contrôle des infections et la protection du personnel de santé en première ligne,” a déclaré le Dr Sambo, représentant de l’OMS.
“La propagation du virus Mpox peut être maîtrisée rapidement grâce au renforcement de mesures combinées et robustes de santé publique, telles qu’une surveillance efficace pour une identification précoce des cas, l’accès aux tests de diagnostic, le suivi des contacts, un traitement rapide des patients, sans oublier la communication des risques et engagement communautaire. Notre soutien se poursuivra pour vaincre cette épidémie, tant au niveau de l’épicentre, Miti-Murhesa, qu’aux niveaux national et régional, et servir ainsi d’exemple en matière de stratégie commune de lutte contre le mpox,” a ajouté le Dr Sambo.
Il a également souligné que les Nations-Unies, grâce à l’expertise de chaque agence ou fonds et des autres partenaires en RDC, continueront à renforcer leur engagement auprès des communautés touchées en fournissant des équipements médicaux essentiels pour la prise en charge des patients.
"C’est la première fois que des agences multisectorielles utilisent une seule mission, une seule équipe de coordination continentale, un plan de réponse, un budget et un cadre de suivi et d’évaluation dans le cadre d’une intervention sanitaire majeure. Cela nous rappelle nos débuts dans la réponse à la pandémie du VIH", s’est réjoui le Dr Nicaise Ndembi, conseiller spécial du Directeur général d’Africa CDC.
Selon les données cumulées de l’épidémie de Mpox en RDC, depuis le début de l’année 2024 jusqu’au 27 septembre, au moins 30 596 cas ont été signalés, dont 5 602 confirmés en laboratoire, et 988 décès (taux de létalité de 3,2 %).